victor caniato

Victor Caniato est né en Italie. (1949). A huit ans il quitte son pays natal et rejoint ses parents immigrés en France. Il est ouvrier métallurgiste lorsqu’il découvre au Musée d’art moderne de la ville de Paris, les oeuvres du sculpteur Constantin Brancusi. Cette rencontre inattendue mais décisive le conduit à entreprendre des études artistiques.
Après les Beaux Arts il développe  un art plutôt figuratif qui représente essentiellement l’humain, en modelant avec de la terre glaise, des visages ou des corps naissants. Quelques années plus tard, la figure disparaît progressivement, au profit d’un travail plus dépouillé. L’évocation de l’humanité devient alors le sujet central de sa recherche. En effet, plusieurs moments bouleversants de sa vie, comme sa rencontre avec les détenus de la prison Saint- Joseph à Lyon, l’ont conduit vers cette démarche de simplification, vers un langage plus épuré.
« Je crée des sculptures avec toute sortes de matériaux :  ciment,  plâtre,  terre glaise, acier rouillé. J’aime tout particulièrement les matériaux pauvres, faciles à modeler, qui permettent le repentir, le retour en arrière. Pas de marbre, pas de joli bois mais du béton, de la vieille planche. Je cherche à dire ainsi le maximum de choses avec le minimum de moyens, en privilégiant  le sujet, en rejetant le bel objet. Ce rapport avec les matériaux vient de mon éducation, de mes origines ouvrières.
Aujourd’hui mon vocabulaire se resserre  autour de formes emblématiques faciles à identifier : étoiles, oiseaux, petites maisons. Ces représentations sont issues des images primitives, des contes et légendes que je porte en moi depuis l’enfance , de maniére anarchique, désordonnée. Ces références autodidactes permettent de m’extraire  des codes propres à l’art de mon époque. Au delà du plaisir de penser, d’imaginer,de concevoir et de réaliser, je cherche à inscrire mes sculptures dans une dimension symbolique,  universelle. Accessible au plus grand nombre ».
Les éléments à caractère figuratif, sont posés sur des socles qui deviennent avec le temps de plus en plus grands. Le rapport disproportionné entre le socle et ce qu’il porte accentue l’effet de monumentalité car il déstabilise la perception que l’on peut avoir de l’espace quotidien. Dans son travail il joue  avec ce rapport d’échelle qu’il renforce très souvent en assemblant des  matériaux bruts à des représentations précieuses. Le socle n’est plus un support mais devient un élément à part entière de l’oeuvre, il prolonge une énergie venue de la terre.  Socle et sculpture se mêlent intimement. Aucune séparation n’apparaît.
Actuellement Victor Caniato poursuit ses recherches plastiques et se consacre également à la réalisation d’un jardin sculpté de 3000m2 où il assemble ses oeuvres à celles de ses amis artistes, poètes et musiciens.
« Lorsque je regarde l’ensemble de mon travail je le perçois comme un puzzle dont les fragments dispersés ça et là ne sont en fait que les épisodes successifs d’un livre sculpté qui raconte l’histoire de ma vie. Désormais, entre mon atelier et ma maison, entre la terre et le ciel, je réalise une mise en espace de ce livre sous la forme d’un jardin de sculptures.Un jardin pour ré-enchanter le monde ; le jardin de jocelyne et victor ».

VICTOR CANIATO
1979 Diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Prix de Paris  de sculpture.