exposition Jean-Paul meiser

Jean-Paul MEISER
peintre-graveur

Les Emballages inhabités
Constituent un autour
Qui devient un en soi.

En contrepoint des peintures toujours imprégnées d’expression-nisme Meiser manifeste une grande sobriété  dans ses  gravures… Il imprime d’un noir implacable sur vélin blanc les formes insoupçonnées des emballages cartonnés des commerces et des supermarchés qu’on envoie gaver nos poubelles. Cette  exploitation du rebut confère souvent à ces figures simples un caractère hiératique propre aux monolithes, aux stèles, aux pierres levées ou à l’inverse la dimension futuriste des nouveaux robots… Ce noir profond les habille d’une certaine dignité, mais les traces de pliages, parfois de déchirures, les vides des attaches renvoient au réel de l’objet… Une autre série prend la relève, celle des masques bleus… ces outremers donnent à penser à l’Afrique, aux masques de comédies antiques, de Plaute, d’Aristophane.
Ces estampes témoignent d’un air de famille avec les sculptures-objets de l’artiste… Œuvres d’assemblage d’objets  anciens, quelconques ou de rebut, elles se muent en signes sans perdre leur identité, ni chercher à figurer un réel, ouvertes à l’imagination du spectateur.

« Impédimentales mot que le graveur a créé à partir du latin impedimentum : entrave, embarras, bagage… Les impédimentasont ces multiples cantines, tout ce fourbi qui empêchetoujours une armée romaine, ou autre, d’avancer aussi vite que la nécessité l’exigerait… Nos emballages, nos poubelles submergent nos sociétés de leur difficulté spécifique… Images du Nil charriant les détritus sous des monceaux de mousse, montagnes de décharges parcourues par les enfants en guenilles à Buenos Aires… Tirer l’œuvre d’art des emballages qu’est ce à dire ?…
U. Edma   15. V. 2018.